Le Festival d’Avignon, origines et vocation
Le Festival d’Avignon est sans doute la
plus prestigieuse manifestation de théâtre et de spectacle vivant au monde.
Tous les ans, quelque 100.000 spectateurs et près de 450 journalistes, venus du
monde entier, prennent d’assaut l’ancienne capitale des Papes pour découvrir
les nouvelles voies de la création théâtrale.
L’ère Vilar
Le festival a été fondé par Jean Vilar en
1947, suite à une rencontre avec le grand poète René Char dans la chapelle du
Palais des Papes. L’idée de Vilar était de sortir le théâtre des espaces fermés
pour que les représentations théâtrales puissent être vécues comme « une
grande messe ». Loin des faubourgs parisiens, le théâtre retrouve, grâce à
Vilar et au Festival qu’il va diriger pendant 17 ans, un nouveau souffle.
Cumulant à partir de 1951 les fonctions
de directeur du Festival et du TNP (Théâtre National Populaire), Jean Vilar
transforme la ville en véritable laboratoire des expressions nouvelles. Chaque
été, Avignon accueille des milliers de jeunes qui organisent des représentations,
des débats, des rencontres, des lectures et viennent applaudir Gérard Philippe,
Maria Casarès ou Jeanne Moreau.
Adepte du « spectacle total »,
Jean Vilar ouvre le festival à d’autres
expressions artistiques : la danse, en 1966, avec Maurice Béjart, le
cinéma, en 1967, avec Jean-Claude Godard et le théâtre musical, avec Jorge
Lavelli.
Après la mort de Vilar en 1971, le
Festival continue à attirer les foules et à présenter au public des
représentations qui feront date : Einstein on the Beach de Bob Wilson, Méphisto
d'Ariane Mnouchkine, La Conférence des oiseaux de Peter Brook, etc. C’est
aussi à cette époque que des compagnies théâtrales commencent à investir les
lieux sans faire partie du programme officiel : c’est la naissance du
festival « off », qui consacre définitivement Avignon comme lieu de
la grande fête estivale du théâtre et du spectacle.
L’ère de la professionnalisation
Sous l’impulsion du nouveau directeur
Bernard Faivre d’Acier (1980-1984 et 1993-2003) et d’Alain Crombacque
(1985-1992), le festival professionnalise sa gestion et accroît sa notoriété
internationale. Crombecque développe également la production théâtrale et
multiplie les grands évènements, à l'image du Mahâbhârata de Peter Brook en
1985 ou du Soulier de Satin par Antoine Vitez en 1987.
Depuis l'édition
2004, ce sont Hortense Archambault et Vincent Baudriller qui dirigent ensemble
le Festival. L’une des grandes nouveautés introduites par le duo consiste à
associer un artiste à la préparation de chaque édition : Thomas Ostermeier en 2004, Jean Fabre en 2005, etc. Chaque
« artiste associé » nourrit la programmation de sa vision et de sa
sensibilité propres mais travaille aussi à proposer une création originale pour
Avignon et son public.
Le Festival d’Avignon demeure ainsi un lieu où
se posent aujourd’hui certaines des grandes questions qui agitent la création
contemporaine.